Les illustrateurs de Philippe Ebly (3)
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- Written by Greenheart
Peintre espagnol né à Zamora en 1924, Angel Arias-Crespo passe son enfance à Malpartida de Càceres, où il est revenu vivre aujourd'hui. Il fait les Beaux Arts à Salamanque, et dans les années 1950, s'installe d'abord en Algérie, puis à Paris où l'illustration est d'abord pour lui un boulot alimentaire. Sa véritable passion est la peinture, et il commence à en vivre dès 1986. Il quitte Paris pour Honfleur en 1999 et réalise quantités de tableaux, dans des styles très différents - classique, moderne, réaliste ou surréaliste, et beaucoup sont remarquables.
Angel Arias-Crespo, 1983.
Lorsqu'Yvon Le Gall est emporté par la maladie, c'est Angel Arias-Crespo qui prend sa relève. Le Gall n'a pu achever alors que les illustrations noir et blanc du Matin des dinosaures (dans la série des Conquérants de l'impossible). Son trait, très abîmé par la maladie, reste reconnaissable pour ses lecteurs. Les illustrations couleurs d'Angel Aria-Crespo m'ont au contraire choqué à l'époque.
En effet, tout se passe comme si cet illustrateur caricature les derniers dessins de Le Gall... et ne sait pas dessiner les dinosaures, ni d'ailleurs les gens. Sait-il seulement que la Science-fiction et la Fantasy, ça existe? Ce n'est ni une question de talent ni de temps, car Crespo persiste et signe dans la Grande peur, livrant des illustrations où Souhi, la jeune Raquel Welch eurasienne... ressemble objectivement à un homme, le beau Thibaut de ces dames est difforme, et, affront suprême à ceux qui ont lu les aventures précédentes des Conquérants, confond Louis XVI (vieux et gros) avec Louis XVII (jeune et malingre), et l'époque napoléonienne avec la Terreur.
Angel Arias-Crespo, 1983.
Cependant, il ne faut pas croire que Angel Arias-Crespo n'est pas capable de s'appliquer. Les dessins noir et blanc de Chasse au tigre en Corrèze (de la série des Evadés du Temps) sont meilleurs, même s'ils n'ont pas la force du trait de Claude Lacroix, l'auteur des premières illustrations de la série, ou l'inspiration d'Yvon Le Gall. Côté couleur ou couverture, pas d'amélioration, hélas - et c'est incompréhensible de la part d'un peintre aussi talentueux qu'Angel Arias-Crespo.
On ne peut pas non plus dire qu'Angel Arias-Crespo en veut particulièrement à Philippe Ebly, car il signe au moins une autre couverture de la Bibliothèque Verte dans le même style. Le vrai problème est qu'avec de telles couvertures, la Bibliothèque Verte donne désormais une impression de je-m'en-foutisme terrible. Adolescent à l'époque, j'abandonne les Conquérants, comme les Evadés, et je ne reprendrais la collection que des années plus tard, quand j'aperçois en maison de presse L'ordinateur qui semait le désordre. Une seule couverture signée alors de Richard Martens associée au nom de Philippe Ebly m'aura convaincu de reprendre ma collection.
Ici un diaporama des peintures de Angel Arias-Crespo, de ses débuts à de nos jours
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