Les éditeurs de Philippe Ebly (3)

 

En 2000, Florence Degliame crée une maison d'édition consacrée à la Science-fiction pour la jeunesse. Elle éditera jusqu'en 2004 près de 46 livres de poche, signés notamment Laurent Genefort et Jean-Pierre Andrevon (l'auteur des hommes-machines contre Gandahar), et rééditera avec de nouvelles illustrations des versions souvent remaniées de 11 des romans de Philippe Ebly déjà parus chez Hachette, et pour certains, déjà remaniés dans les années 1990, lorsque Laurence Decréau est directrice de collection.

Les nouvelles couvertures (et les nouvelles illustrations intérieures de la Voûte invisible) sont très belles. Cependant les remaniements visant à "moderniser" les aventures originales demeurent difficiles à justifier car les héros voyagent dans le temps, donc il est tout à fait logique que chaque aventure se déroule à une période datée de l'histoire (années 70 comme antiquité ou moyen-âge). Chaque nouvelle version "moderne" devient une version "désuète" à à peine cinq ans de distance - par exemple les téléphones portables et l'usage d'internet s'est généralisé au-delà de tout ce qui a été imaginé dans les années 1990 (période Decréau) ou 2000 (période Degliame). Et les voitures de sport comme les marques à la mode ou les chaussures portées par les jeunes changent tout le temps, à peine moins vite que le dernier tube matraqué sur toutes les radios du moment.

Enfin, la manie des éditeurs à faire remanier les anciens romans empêche Philippe Ebly d'écrire de nouveaux épisodes de ses séries, et de s'inspirer des nouveaux univers à succès de la Science-fiction et de la Fantasy. Ainsi, le Prisonnier de l'Eau est annoncé sous réserve que toutes les rééditions sortent et aient du succès, et en fin de compte, le roman ne sortira enfin que chez Temps Impossible en 2007.

En effet, Degliame a entre temps déposé son bilan, mais ne vous y trompez pas. Les romans les plus populaires de Philippe Ebly, comme SOS Léonard de Vinci ou l’Éclair qui effaçait tout ont bien vu leurs tirages épuisés, tout simplement parce que les romans de Philippe Ebly sont encore recommandés par les professeurs en Primaire et au Collège.

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